mercredi 25 juin 2008

23 - RC MOTORSPORTS - L'APPRENTISSAGE

La saison est terminée.
Une simulation d'une vraie saison, d'un vrai championnat, de vraies courses. Une véritable expérience de vie vécue avec des gens que je n'ai jamais vu, mis à part Pascal Roussel et Sébastien Touzalin. Une véritable expérience de pilote, sans les déplacements, sans les hôtels, sans les décalages horaires. Sans les mécanos, sans les techniciens, sans les commissaires, sans les officiels, sans public. Mais des courses avec un vrai team-manager, de vraies écuries et de véritables pilotes, dont certains ont un authentique talent et tous, tous vont vite...
Ce que je n'avais pas prévue, c'est que, tranquillement installé dans mon siège-baquet, derrière mon écran et mon volant numérique, j'allais vivre les mêmes doutes, les mêmes incertitudes et les mêmes difficultés que n'importe quel pilote débutant. Un pilote qui finalement n'est pas un surdoué du pilotage virtuel, pas plus que je ne l'étais en pilotage réel.
La simulation, simule parfaitement la course ; il en découle les mêmes conséquences. La simulation simule la vie. Et tous les mardis soirs, je suis rentré dans la peau d'un pilote. L'apprentissage du pilotage, virtuel ou réel est identique. Apprendre la course, les circuits, la conduite, les réactions de la voiture. Virtuel, réel, tout est pareil sauf la vitesse et l'adrénaline, des données essentielles en sport mécanique. Des données qui peut-être verraient la donne se transformer pour certains, car qui peut dire que tel pilote virtuose derrière son volant et son écran, aurait le cran de mettre son auto en glisse à plus de 300 km/h ?
Mais la simulation à ses propres contraintes et ces propres difficultés, qui finalement ne sont pas moindres que les difficultés d'un véritable pilote, la vitesse et l'adrénaline en moins. J'ai du apprendre, encore et toujours. Apprendre à perdre, apprendre à aller moins vite que tous les autres, apprendre à rester derrière, apprendre à gérer une course, apprendre à être patient. Apprendre à connaître la voiture, même virtuelle, ses réactions, son comportement et ses réglages. Apprendre à se situer sur la piste, apprendre à être humble. Apprendre, apprendre...
Je me suis aperçu également que je fonctionnais au moral. Les difficultés que j'ai rencontré sur la piste, cumulées aux difficultés de la vie ont contribué à ce début de saison que j'ai qualifié de catastrophique et qui finalement, je m'en rends compte aujourd'hui, était sans doute le passage obligé. Quand les soucis d'une vie professionnelle de plus en plus difficile vous accaparent l'esprit, on voudrait que la simulation ne soit qu'un jeu et n'y trouver que du plaisir et de l'évasion. La simulation n'est pas un simple jeu et ceux qui la considèrent comme telle ne réussissent pas à terminer une saison et surtout pas à France-Nascar. Je viens de revisionner "Jour de Tonerre", ce film sur la Nascar, avec Tom Cruise, et dès le début du film, on y apprend qu'être un bon pilote, ne suffit pas en Nascar, il faut apprendre la stratégie, la philosophie et surtout, surtout, ménager sa monture. J'ai changé d'écurie parce que je sentais que je n'y comprenais pas grand-chose à ces courses américaines, exactement comme Cole Trickle débarquant de ses monoplaces, moi débarquant de mes courses de cyclos, dont d'ailleurs il me semble n'avoir qu'un vague souvenir. À mon arrivée chez RC Motosport tout m'a semblé merveilleux. Ronan me préparait des setups sur mesure et Cédric me donnait des consignes de courses, j'étais prêt à apprendre. Jusqu'au moment où, la simulation a continué à simuler la vie. Un team virtuel est une association d'hommes biens réels, avec leurs propres soucis. Ronan victime de surmenage a décidé de lâcher le championnat. Une incompréhension, un manque de communication au sein de l'écurie, Ronan abandonne la course. Quant à moi, je me sens de nouveau seul face à mes difficultés à essayer d'élaborer mes réglages. Après avoir provoqué un énième drapeau jaune, dépité, je me déconnecte. Cédric qui avait comme objectif de gagner le championnat écurie, se voit lâché par ses deux coéquipiers, chacun étant englué dans ses propres problèmes. La RC Motosport a été à deux doigts de disparaître.
Mais Cédric a réagi comme un véritable team-manager. Mise au point avec ses coéquipiers et reprise en main de l'écurie avec de nouveaux objectifs. Après avoir "abandonné" mes ex coéquipiers de la Réflex Racing Team, je n'avais guère envie de voir la RC Motosport disparaître et en être, pour partie, la cause. Mon désir était, certes, d'apprendre mais aussi d'avoir ce soutien d'une écurie d'expérience. Je fonctionne au moral, une donnée que j'ignorais, Cédric l'a comprit. Si l'on doit simuler la course, autant la simuler jusqu'au bout.
Et j'ai appris... La patience.
Si les résultats de fin de championnat ne sont pas significatifs sur le papier, les courses sont devenues plus perceptibles, la voiture plus facile à maîtriser, les adversaires plus prévisibles, le passage de la ligne d'arrivée plus fréquent. Cédric Le Comte, comme quand il était à la tête des Vaillant Boys, a tenu son rôle de team-manager, de coach comme on dit maintenant, comme un Harry Hogge à sa manière. À ses côtés, sur ses conseils, j'ai appris et tenté de tenir de mon mieux mon rôle au sein de l'équipe. Mon rôle d'apprenti pilote, de rookie. Mon seul but est désormais d'assimiler et de finir et je l'ai compris en effectuant une course sans l'affichage "F2" qui donne les positions de chacun et le classement instantané de la course. J'ai roulé pour rouler et du mieux que j'ai pu, sans aller m'occuper de quoi que ce soit d'autre, sans me mettre la pression et j'ai vu la ligne d'arrivée, classé dans le top 10. Je termine le championnat à la 9e place, le contrat est rempli. Et ce qui m'apparaissait impossible à la mi-saison s'est finalement accomplie sans pour cela avoir eut l'impression de me surpasser. Pour gagner un maximum de points, il faut d'abord terminer les courses.
Ainsi va la simulation, comme va la vie. Il faut s'accorder le temps d'apprendre.
Nbre de courses = 36
Abandons = 15
Top 10 = 9
Top 5 = 0
Moyenne du Nbre de participants = 15,9
Moyenne de ma position à l'arrivée = 12
Pourcentage de la distance parcouru = 59 %

22 - TRANSFERT

Que d'espoirs pour ce championnat et arrivé à la mi-saison, que de désillusions. Le début devait être prometteur et mon manque de résultat pouvait être attribué à la malchance. Mais le temps passa, les courses se succédèrent et les résultats ne vinrent pas. La malchance ne pouvait être la seule raison. Le doute s'installa. Deux rookies et un pilote n'ayant qu'une saison de plus que nous, le constat était évident, notre inexpérience à tous nous empêche d'analyser et de rémédier à nos carences.
Je revis mes objectifs à la baisse. J'espérais au début rentrer dans le top 10 le plus souvent possible, voir même essayer d'accrocher le milieu du tableau, par exemple une 8e place si nous étions 16 au départ. Le nouvel objectif est de finir une course et si possible sans dégats. Mais même celui-ci s'avère difficile, voir même, le plus souvent, impossible à atteindre. La frustration est immense, d'autant plus que j'avais passé énormément de temps à courir avec l'IA. J'avais effectué pas moins de deux championnats complets en Cup en offline et un championnat Truck. Je m'étais habitué à rouler en meute, pare-chocs contre pare-chocs et je m'étais fait une base de setups pour chaque track sur la base des VH et en météo clear par 70F. Aux mois de juillet et août dernier, ce n'était pas moins de 3 courses par semaine que j'effectuais avec l'Intelligence Artificielle. Les espoirs étaient donc à la mesure de l'entraînement, la déception et l'incompréhension sont bien plus grandes.
La vie virtuelle est indissociable de la vraie vie. Une rentrée difficile et des prévisions budgétaires qui ne peuvent qu'aller à la baisse. Des travaux dans une maison qui n'en finissent pas. Le temps qui me manque pour me consacrer à mon deuxième métier, celui d'artiste peintre. Ajouter à cela, mon seul passe-temps le simracing, où je peine et où le plaisir n'est plus au rendez-vous. Je finis par vraiment broyer du noir. Pour bon nombre d'entre-nous NR2003 n'est qu'un jeu, même si la plupart l'abordent le plus sérieusement possible. Pour moi, c'est un peu plus que ça. Après avoir passé près de 10 ans dans le milieu de la compétition moto, comme illustrateur, chronométrer en endurance puis pour finir journaliste. Après avoir participé activement à l'organisation de team, après avoir interviewé pilotes, team-managers, mécanos, et autres acteurs de ce sport mécanique, j'ai certainement une approche différente de la simulation. D'ailleurs pour moi, tout ça, c'est vraiment une "simulation" et je veux reproduire ici, ce que j'ai observé là-bas. Me voici confronté aux mêmes questions qu'ont pu se poser tous ces pilotes que j'ai vu chuter, course après course. Le doute et la solitude prennent place.
Mais il est vrai que tout ça n'est quand même qu'un jeu, alors à quoi bon se "prendre la tête" et se créer un souci supplémentaire dans une vie qui en compte déjà suffisamment ? Pourquoi persister si finalement on n'est vraiment pas doué et qu'on ne prend plus de plaisir ? Suis-je quelque part un peu "mauvais joueur" ? Certainement ! Mais à quoi bon s'être autant investi si c'est pour abandonner ? Et ceux de la ligue, les Patrick, Brice, Jonathan, Cedric, tous ceux qui donnent tant pour que nous vivions notre passion ?
Ma décision était prise : quitter le Reflex Racing Team, pour ne plus pénaliser mes coéquipiers avec mes manques de résultats, mes voitures accidentées et mes pénalités dues aux drapeaux jaunes que je provoque. Quitter le team et créer ma propre écurie et me gérer seul pour ne plus dépendre de personne. J'ai pris contact avec Brice Rouffet, pour lui faire part de mon projet et lui expliquer mon désarroi et mon incapacité à faire un minimum de résultat. Il me confirma la possibilité pour moi de créer ma propre écurie, mais immédiatement il me propose une autre solution : intégrer son écurie où il se serait chargé de me guider, de me conseiller, de m'aider, course après course. Pris au dépourvu, je ne sus quoi répondre.
Deux jours plus tard, je reçois un coup de téléphone de Ronan Taugeron, qui m'explique que les projets de Brice avaient évolué depuis le départ de Marc de son écurie, mais qu'après concertation, la RC Motosport était prête à m'accueillir. Je reçus confirmation de la proposition par un Message Personnel sur le forum de Cédric Le Comte, mon ancien team manager chez Vaillante. RC Motorspot pour Ronan-Cédric, le top team de la ligue. La proposition de Cédric consistait à m'intégrer à leur écurie, de me décharger de toute responsabilité financière et de m'attribuer des consignes de courses afin de me faire évoluer aussi bien dans mon pilotage que dans ma façon d'aborder une course de NASCAR. Ronan quant à lui me proposait de m'aider à comprendre le fonctionnement de l'auto et à la maîtriser en me concevant des setups sur mesure. Pour les trois protagonistes, Brice, Cédric et Ronan, il est hors de question de me laisser sombrer dans le découragement et de me voir jeter l'éponge après mettre autant investi. Face à tant de sollicitudes, l'émotion est vive. Je fus profondément touché par leurs implications à mon égard.
En commun accord avec Sébastien Touzalin, je quitte donc le Reflex Racing Team pour intégrer la RC Motosport. Pour avoir fait partie de la Vaillante, la saison dernière, écurie que dirigeait Cédric Le Comte, je sais que je vais retrouver un team manager d'expérience et qui prend son rôle très au sérieux. En la personne de Ronan Taugeron, l'un des meilleurs metteurs au point de notre ligue, peut-on imaginer un autre professeur pour comprendre la voiture ? Je lui devais déjà une fière chandelle, quand mon volant était tombé en panne et qu'il m'envoya en urgence un Momo Rouge pour me dépanner passant de longs moments au téléphone pour que je puisse le régler et l'adapter à ma conduite. En intégrant la RC Motosport, je sais que je suis avec deux pilotes qui abordent la course avec le même état d'esprit que moi. Ma soif d'apprendre sera assouvie. Et puis comment aurais-je pu abandonner la course, alors que pour mon Noël, j'avais eu un magnifique G25 ? La course continue... Start my engine !

21 - DEBUT DE SAISON 2007-2008

Après mon résultat de Daytona, il restait à confirmer sur un oval traditionnel d'un mile et demi. Le deuxième round justement se déroule sur l'un de ces ovales, sur le California Speedway et effectivement, je confirme en abordant les 30 derniers tours dans le top 5, mais je suis percuté et je ne confirme pas au niveau du résultat. La manche suivante, à Las Végas fut une course à part avec un setup absolument pas adapté.

À Atlanta, je suis 6e quand je commets une faute de pilotage. À Bristol, encore une erreur de pilotage me fait perdre le contact avec le peloton et je fais une course en solitaire loin derrière. Martinsville est à nouveau un short track, je dois enfin confirmer au niveau du résultat et finir la course au moins à la 10e place. Mais c'est l'informatique qui me fera défaut, panne de ventilateur sur la carte graphique.
Texas est la 7e manche et j'attends toujours ce résultat salvateur. Course mitigée où j'échoue à la 11e place avec des erreurs de pilotage. La course suivante se déroule à Phoenix où je me sens incroyablement à l'aise sur ce difficile circuit et pendant la course, je prends un plaisir fabuleux à piloter cette voiture. Mais je suis encore l'auteur d'une erreur de pilotage qui m'élimine. La 9e manche se déroule sur le deuxième superspeedway de l'année, Talladega. Ici je vais confirmer ma bonne tenue sur ce genre de circuit, malgré mon aversion pour ce type de course, mais une nouvelle fois c'est la malchance qui est au rendez-vous. Pris dans un crash je finis la course bon dernier mais tout de même 8e et je rentre pour la première fois dans le top 10.
La dixième manche se court à Richmond, une piste là aussi difficile à maîtriser et comme à Phoenix, je m'y sens particulièrement à l'aise et je prends un réel plaisir à piloter. Encore une défaillance du matériel informatique me privera du plaisir de voir le drapeau à damier. Je suis 14e au classement du championnat et mes espoirs de rentrer dans les dix premiers s'éloignent peu à peu. Un manque de chance chronique doublé d'erreurs de pilotage traduisant une imaturité des courses en ligne et l'incapacité à gérer le championnat.
Darlington, un circuit de pilotage et une nouvelle fois un circuit où je me sens bien. Mais là je vais cumuler l'erreur de stratégie et la malchance. Erreur de stratégie en réparant les dégâts lors d'un arrêt au stand sous régime de drapeau vert et la malchance avec un énorme lag qui fait atterrir la voiture de Ronan dans mon coffre. Lowe's est un ovale classique d'un mile et demi et malgré une erreur de pilotage, je finis à une étonnante 6e place. À Dover, les réglages de la voiture ne sont pas parfaits et de plus, un point dur apparait sur le volant en bout de ligne droite. La malchance est toujours une fidèle partenaire. Je finis 9e, le volant ne m'a pas trop gêné, mais les réglages de la voiture faisaient défauts. Pocono est la 14e manche et c'est un de mes circuits préférés. Mais en online et chez France-Nascar, j'ai toujours eu des difficultés dans le turn 3 et cela va se confirmer en course puisque je déclenche un drapeau jaune dans ce maudit virage. Le volant commence également à me poser de vrais problèmes malgré un démontage complet et une révision méticuleuse.
Michigan, mon état d'esprit est très mitigé et je ressens une certaine solitude face à mes problèmes en série. Sébastien Touzalin, notre team manager, n'est pas vraiment disponible et je ne pense pas qu'il puisse faire grand-chose pour moi. Pascal est rookie et ne roule pas en Cup. Je me sens totalement désemparé. La course de Michigan fut l'apothéose de mon désarroi. Je perds le contrôle de la voiture sans comprendre réellement pourquoi. Je dois une nouvelle fois abandonner et l'idée d'arrêté définitivement là mon expérience de simraceur commence à me tarauder l'esprit.
Je suis 13e au championnat et les écarts font que la 10e place devient inaccessible. Pour le championnat des Rookie, je pointe à la deuxième place et là aussi, les espoirs de le remporter sont bien minces. Cédric Lungéri pour sa première participation, s'avèrent être un pilote extrêmement rapide. Il est régulièrement dans le top 10 pour ne pas dire le top 5 et compte une victoire à son actif. Au niveau des statistiques, le constat est affligeant :
Nbre de courses = 15
Abandons = 7,
(cause matériel = 3 , faute de pilotage = 3, non fautif = 1)
Top10 = 4
Top 5 = 0
Moyenne du Nbre de participants = 17
Moyenne de ma position à l'arrivée = 12,2
Pourcentage de la distance parcouru = 73 %

lundi 23 juin 2008

20 - L'AMBIANCE DE LA NASCAR

Ce chapitre est destiné à vous faire découvrir un peu l'ambiance qui peut régnier sur ces circuits qui nous sont étrangers à nous européens. Une immense arène, comme aux temps antiques où les chars sont remplacés par ces énormes GT de métal d'une tonne et demie et où les chevaux hennissant sont devenus rugissants et mécaniques. Ils sont plus de 800 sous un même capot, soit prêt de 35 000 réunis dans cet immense cirque de macadam à Daytona. Et ils sont plus de 150 000 à venir applaudir ces gladiateurs des temps modernes.