jeudi 31 janvier 2008

3 - LA NASCAR



Pour moi la Nascar était synonyme de stock-car avec une connotation un peu péjorative. Une vision très lointaine de ces courses un peu bourrins sur des anneaux sans intérêts au niveau du pilotage et de surcroît ultra dangereux, avec une foule qui se lève en liesse à chaque collision. Sorte de jeux du cirque ou le pilote serait transformé en gladiateur des temps modernes. Bien sûr, c'est une vision très simpliste, à l'image de ce que l'on se fait comme idées reçues des Etats-Unis.
En fait, il en est tout autrement et j'en ai pris conscience lors de la prise en main de Nascar Racing Season 2003, qu'on appelle communément NR2003. Ce jeu vidéo est une vraie simulation, si proche de la réalité que des pilotes de la Nascar s'en servent pour s'entraîner, jouent même en ligne sous des pseudonymes.

Pour mieux comprendre le sport automobile made in USA, il faut savoir qu'à la différence de l'Europe qui privilégie la technologie et la performance (F1 ou DTM), les américains préfèrent le spectacle. Les règles techniques sont donc draconiennes, pas de télémétrie active embarquée par exemple, ni même de couvertures chauffantes pour les pneumatiques, etc. Les performances des autos sont donc très proches les unes des autres. De même que le pilote n'a pas non plus d'aide électronique à la conduite, pas d'antipatinage, pas de direction assistée et pas d'injection électronique régulatrice pour les accélérations. Les différences se font grace aux facultés qu'ont, les pilotes et leur équipe, à régler la voiture, et à gérer la course en elle-même.

En revanche on peut toujours être sceptique sur le type de circuit à savoir les ovales. Pour ma part, je n'arrive toujours pas à passer 3 heures et plus devant mon poste de télévision à regarder une course de Nascar, car le spectacle de ces 43 autos, les unes derrière les autres me lasse un peu, même si aujourd'hui j'en connais tous les dessous. Je préfère regarder un Grand Prix moto, niveau spectacle, il n'y a pas mieux. Mais, vue de l'intérieur, c'est-à-dire du cockpit, via la simulation, les ovales, c'est une tout autre affaire. Si le tracé est simple à mémoriser, y rouler vite n'est pas si aisé. D'ailleurs, quel que soit le tracé du circuit, rouler vite n'est jamais chose facile.

Ainsi, derrière mon volant et mon écran, j'allais apprendre qu'un simple anneau composé de deux lignes droites d'égale distance et de deux courbes au même rayon sont en réalité deux lignes droites et deux courbes bien différentes, ne serait-ce qu'à cause du vent. Vent de face ou dans le dos, la voiture ne réagira pas de la même manière, de même qu'une entrée de courbe face au vent ne se négocie pas comme celle où le vent vous pousse. De même si on est seul c'est une chose bien distincte qu'en aspiration derrière un groupe d'autos. Si je suis en tête du groupe, je suis moins vite que mes poursuivants et l'auto a tendance à être survireuse, toujours à cause de ce phénomène de pénétration dans l'air que les américains appellent "draft".Tour après tour, l'auto change de comportement. La direction devient plus souple, moins précise, l'auto rentre moins bien dans les courbes. C'est l'usure des pneus, car NR2003 gère la température des pneus, leur grip et leur usure.

Au travers NR2003, je vais entrer dans les arcanes de la Nascar. Discipline qui connaît un engouement de plus en plus grand aux States, puisqu'elle vient de passer deuxième sport national, devant la NBA et derrière le fameux football américain. Sa renommée commence à franchir les frontières des Etats-Unis grâce à la venue de pilotes de Formule 1, comme Juan Pablo Montoya et Jacques Villeneuve.
Pour comprendre les courses de Nascar il faut aborder sa philosophie. Comme on l'a vu plus haut, les voitures sont pratiquement identiques et ont des performances très similaires, donc on privilégie des courses en peloton serré pour rendre la victoire indécise jusqu'aux derniers mètres. Les écarts sont parfois de quelques centimètres sur la ligne d'arrivée. Si le pilotage n'est pas mis en valeur par la complexité du tracé du circuit, il est néanmoins extrêmement difficile de rouler pare-chocs contre pare-chocs à plus de 300 km/h de moyenne pendant plus de 3 heures. Montoya et Villeneuve en savent quelque chose...

Les courses de Nascar sont des courses d'endurance avant tout, même si la vitesse est omni présente. Comme toute course d'endurance, la stratégie est primordiale, celle des arrêts aux stands, des changements de pneumatiques, mais aussi le bon positionnement au sein de la meute. Ne pas surconduire pour préserver mécanique et user le moins possible les pneus. Ne pas se laisser distancer pour pouvoir jouer un rôle décisif dans les 20 derniers tours. En réalité le pilotage en Nascar doit être d'une précision diabolique, endurant, et comme il se pratique au beau milieu de 42 autres pilotes tout aussi aguerris, il faut des nerfs d'acier pour tenir la concentration jusqu'au bout.

vendredi 25 janvier 2008

2 - LA DECOUVERTE DU ONLINE

C'est en 2004, à la lecture d'un article de Micro Simulation, une revue sur les jeux vidéos accés simulation, que j'ai découvert l'existence des courses en ligne sur Internet et surtout de l'organisation de ligues virtuelles, j'étais stupéfait. Je dévorais l'article expliquant que l'on pouvait courir non plus contre une intelligence artificielle, qui finit toujours par devenir prévisible, mais contre des humains aux comportements spécifiques. Je découvris également que parmi les simulations les plus abouties du marché, il y avait mon jeu de Nascar. Je me suis imaginé alors que pour découvrir les courses en online, celles se passant sur un ovale étaient peut-être plus faciles à maîtriser.


Je suis donc allé visiter plusieurs sites et en même temps, j'ai dépoussiéré mon Nascar 2003 et l'ai de nouveau installé sur mon PC flambant neuf. J'ai pris quelques contacts sur des forums et j'ai expliqué ma crédulité face à tous ces menus en anglais. J'ai rencontré (virtuellement) Xavier Pingenot, l'auteur du "spotter" en français qui a accepté, par l'intermédiaire de courriels de m'aider en commençant par m'envoyer son fameux "french spotter". Le spotter est un homme posté généralement en haut des tribunes.

Il est relié au pilote par radio et lui signale sa position au beau milieu de ce qu'on peut appeler la meute des autos qui l'entourent. Il signale aussi les crashs pouvant survenir au-devant de son pilote et le conseille sur la meilleure trajectoire à prendre pour éviter le pire. Le jeu intègre ce spotter, mais en anglais évidemment. Une fois la version traduite en français de Xavier installée, tout devint plus clair ; les sanctions, drapeaux noirs, les limites de vitesse, etc. J'allais enfin faire la découverte d'une autre course automobile, made in USA.


Parallèlement je découvris la fabuleuse organisation des ligues et de leurs championnats, une véritable communauté de passionnés et je constatais que dans ce monde virtuel, il y avait également des as du volant et de véritables champions. Renouer avec la compétition et devenir un acteur sur la piste, la tentation était irrésistible. Mais avant il me fallait m'accoutumer d'une part au fonctionnement de ce jeu et d'autre part à ce type de courses sur ovales typiquement américains.

Grâce à la gentillesse et la patience de Xavier Pingenot, j'allais découvrir les moindres secrets des menus et écrans du Nascar Racing Season 2003. Je décidais donc de m'entraîner avec l'intelligence artificielle pour apprendre différents circuits et le règlement quelque peu complexe de la Nascar, avant de me lancer dans le grand bain.

lundi 14 janvier 2008

1 - JEUX VIDEOS

Le journal ferma ses portes et je décidais de tourner une page de ma vie et de repartir à zéro, ailleurs et dans un tout autre domaine. Quitter la vie parisienne et la mégapole pour une vie tranquille et provinciale était aussi un de mes buts, le moment était venu de tenter cette nouvelle expérience.



Je partis donc pour Bergerac, en Dordogne et je devins professeur de dessin et de peinture artistique dans une école privée. Fini donc la vie trépidante de la capitale, la folle activité des paddocks, le rugissement des moteurs. Je troquais l'ambiance fulminante des salles de presse pour la solitude feutrée d'un atelier d'artiste et j'échangeais ma planche à dessin pour un véritable chevalet.



C'est à ce moment que j'ai découvert les jeux vidéos. Grand prix 3 en particulier, un jeu de course de Formule 1. Je fus bluffé par le réalisme des images et je reconnus bien des circuits que je connaissais parfaitement, comme Magny-Cours ou Spa Francorchamps. Je fit l'achat d'un volant, à l'époque un Microsoft à retour de force pour le brancher sur le PC. Et j'ai meublé mes longues soirées solitaires par de multiples championnats, où à chaque fois j'augmentais le niveau de difficulté. Ainsi, à mon grand étonnement, je gardais un contact avec la compétition et par le biais de ce jeu, mes souvenirs restaient omniprésents.


Et puis je réalisais un rêve de gosse, même si ce n'était qu'un jeu, j'étais derrière le volant et non plus sur le bord de la piste.Je me suis donc de nouveau interressé à la Formule 1. J'ai cherché tous les renseignements possibles et imaginables pour pouvoir régler ma voiture. C'est en regardant à la télévision une séance d'essai à Spa, que je vis la trajectoire empruntée par Schumacher et Alesi dans le fameux raidillon, qu'ils passaient eux à fond, chose que je n'avais jamais réussie dans le jeu. Immédiatement je m'installais derrière mon volant et tentais de faire la même chose. À ma grande stupéfaction, je suis, moi aussi, passé à fond. J'ai ainsi pu constater le degré de réalisme du jeu.


Je me suis de plus en plus interressé à ces jeux vidéos de courses automobiles, mais je fus très souvent déçu par les comportements peu réalistes des autos. Je fis l'acquisition d'un jeu de karting, inintéressant, un jeu de courses de voitures de tourismes totalement incohérent. Un jeu d'Indy Car, avec la course des 500 Miles d'Indianapolis, peu convaincant et enfin un jeu de Nascar, ces courses de stock-cars américaines qui se déroulent sur des ovales.

Malheureusement ce jeu étant en anglais, langue que je ne maîtrise absolument pas, j'ai vite rangé le CD sur une étagère avec les autres où il a commencé à prendre la poussière.

jeudi 10 janvier 2008

AVANT PROPOS

Tout a commencé il y a bien longtemps. Bien avant les jeux vidéos, à l'époque où les pères de famille jouaient avec le circuit 24 qu'ils avaient offert à leur fils, le seul jeu de course automobile existant. Je n'ai jamais eu de circuit 24 et mon père n'entendait rien aux sports mécaniques. Je devais avoir une dizaine d'année ; de retour d'un week end écourté par le mauvais temps, en fin d'après-midi, mes parents allumèrent la télévision. À l'époque, en noir et blanc et n'ayant qu'une seule chaîne, il y avait l'une des premières retransmissions en "Mondiovision". Double retransmission puisqu'il s'agissait d'une part des 500 Miles d'Indianapolis, commentés par Léon Zitrone (imaginez) et les 24 Heures du Mans, commentés eux par Roger Couderc. Je suis resté scotché devant le petit écran. Une passion venait de naître.

Plus tard, mon premier salaire me permis de réaliser un fabuleux rêve, voir la plus belle course autos (à mon gout), les 24 Heures du Mans. J'avais 16 ans, et pendant 3 jours, j'ai sillonné de part en part ce circuit de 13 km, les yeux écarquillés. Encore plus tard par le hasard de la vie, j'ai découvert les deux roues et c'est parce qu'il était question d'une course d'endurance que j'ai acheté casque et combinaison et que j'ai enfourché un engin bien étrange, un Solex. Un petit engin que nous avions survitaminé pour atteindre les 90 km/h. Me voilà parti à sillonner les pistes d'Eure et Loir, de l'Orléanais, de Bretagne et de m'aligner aux côtés de petits jeunes de 10 à15 ans mes cadets, qui pour certains, devinrent d'excellents pilotes moto, comme Jean-Pierre Jeandat ou Sébastien Charpentier, sacré deux fois champion du monde Supersport.

Grâce à mes amis pilotes et à mes talents d'illustrateur, j'ai pu les suivre dans le milieu professionnel de la compétition moto. Tandis qu'eux continuaient à aller de plus en plus vite, moi je lâchais le guidon, car toute réflexion faite, j'avais prouvé que le plus bel angle que je pouvais donner à une moto, c'était encore sur une feuille de papier à dessin. Je devins donc illustrateur dans ce milieu de la moto et ainsi j'ai pu côtoyer les plus grands pilotes de l'époque : Kevin Schwantz, Wayne Rainey, Christian Sarron, Randy Mamola, Wayne Gardner, Jean-Philippe Ruggia. J'ai même assisté aux débuts prometteurs d'un petit jeune nommé Valentino Rossi.


Ainsi, je passais mes week-ends et vacances en compagnie de gens comme de Rachel Nicotte, Marc Fontan, Philippe Monneret, Olivier Jacque ou Régis Laconi, sur les circuits de France. Puis ma passion pour l'endurance m'a fait tenir les chronos pour le team Reflex qui gagna les 24h du Mans Moto. Je fus également nommé responsable du chronométrage chez Honda France pour le championnat de Monde d'Endurance.

J'ai fini par devenir journaliste-pigiste et j'ai sillonné toute la France et une bonne partie de l'Europe, de circuit en circuit. J'ai failli partir au Japon pour les 8 Heures de Suzuka, mais un sponsor s'est désisté annulant ainsi mon voyage avec le team. En revanche je suis allé aux États Unis à Daytona, pour les 200 Miles moto. J'ai enfin participé aux 24H du Mans Auto avec l'écurie Bugatti, toujours derrière les chronos. La boucle était bouclée, 20 ans plus tard, je me retrouvais sur ce fameux circuit de la Sarte, mais cette fois, de l'autre côté des barrières, sur la voie des stands, qu'on appelle aujourd'hui la pitlane.