
Une simulation doit coller au plus près de la réalité. Elle prend en compte une quantité de paramètres qui vont de la météo, du moindre relief de la piste, de l'échauffement des pneumatiques et de leur usure, mais aussi de tous les paramètres appartenant à l'auto elle-même, c'est-à-dire tous les réglages moteurs, chassis, suspensions, boîte de vitesse et même la pression des pneumatiques. Ainsi, une fois tous ces paramètres un tant soit peu maîtrisés, on se retrouve au volant d'une bête de course qui vous restitue des sensations très proches du réel et dont on ne se lasse pas. Malheureusement, et comme dans la réalité, l'apprentissage est plutôt difficile.
Il faut apprendre à maîtriser le bolide qui fait plus de 800 CV et près d'une tonne et demie, sans aucune assistance électronique. Pas si simple, surtout que la simulation, en tant que telle, présente quelques inconvénients.
Assis dans un véritable baquet de course, l'automobile vous transmettra par le biais de ce siège, une multitude de renseignements sur son comportement sur la piste. On appelle ça : sentir l'auto avec les fesses ! En simulation, rien de tout ça, votre siège reste désespérément immobile et vous n'avez que l'image, les sensations transmises par le volant et le son qui vous donnera des indications sur le comportement de vos pneus. D'où l'importance des réglages du son et ceux du volant, la qualité de ce périphérique rentre bien évidemment en compte pour le ressenti du pilotage. Plus grande sera la qualité du volant, meilleures seront les
informations qu'il vous transmettra. Autre inconvénient, la vision. Dans une voiture de course, rien ne vous empêche de tourner la tête, et votre regard balaye à 180°, la simulation, c'est comme si vous conduisiez avec des oeillères et les vitres latérales occultées.Sauf pour ceux qui ont la chance d'être équipé de 3 écrans. C'est pour cela qu'un véritable coureur automobile vous jurera que piloter en simulation est bien plus difficile que dans la réalité. En revanche, quand on embrasse le muret à plus de 300 km/h, mis à part l'amour propre, on ne compte aucune autre blessure et l'on peut repartir immédiatement.
Pour bien commencer, il faut désactiver toutes les aides à la conduite, sauf l'embrayage automatique. Oui, je sais, vous présentez le pire, c'est pour ça que l'on va commencer avec un "setup" (réglage de l'auto) dit "facile". Dans NR 2003, quand vous cliquez sur "Garage", vous accédez à tous ces fameux réglages.Autant dire que vous venez de pénétrer dans une véritable usine à gaz. En haut à gauche, vous pouvez lire "Qualifying" et un menu déroulant, il permet de choisir le setup pour les qualifications. En dessous le mot "Race" et la même liste déroulante qui permet de choisir le setup pour la course et enfin "Current" qui vous permet de choisir le setup avec lequel vous pouvez rouler en essais. Je ne saurais trop vous conseiller de démarrer avec le setup "Fast", sans doute l'un des moins rapides, mais aussi l'un des plus stables et vous allez vous rendre compte que de parler de stabilité est une gageure.
À présent, après avoir fait quelques tours, vous êtes très surpris du comportement de cette auto qui va partout sauf là où vous voudriez qu'elle aille, et surtout vous réprouvez son penchant à venir embrasser les murs aussi bien internes qu'externes. Il faut que vous preniez conscience que votre auto ne possède aucune assistance. Comparons à une monoplace, vous êtes au volant d'un engin deux fois plus lourd avec deux fois moins d'appuis, il n'y a pas d'ailerons. Le tout monté sur des roues bien moins larges qu'une monoplace. Cela explique la précarité de la tenue de route, mais en plus n'oubliez pas qu'en Nascar, il n'y a pas de couvertures chauffantes pour les pneumatiques, donc les deux ou trois premiers tours, vous êtes chaussé de savonnettes.
Maintenant vous roulez un peu, alignant enfin plusieurs tours de suite, mais dès que vous augmentez le rythme, ça se finit dans les murs, encore et toujours. Pour y remédier il faut comprendre comment est réglée la voiture. On roule sur un anneau, donc des virages qui tournent toujours dans le même sens. Cela nécessite des réglages de chassis asymétriques.La voiture est réglée, non pas pour atteindre la plus grande vitesse possible en ligne droite, mais plutôt pour pouvoir passer ces courbes le plus vite possible ce qui engendre l'effet de contrebraquage pour tenir une trajectoire rectiligne dans les lignes droites. Dans les courbes, ce réglage asymétrique doit vous faciliter la vie... Pas forcément, car si vous accélérez trop tôt en sortie de courbe, la voiture va continuer sur sa lancée, c'est-à-dire la courbe,
elle va même en réduire le rayon et c'est ainsi que vous allez embrasser le mur intérieur. De même si vous relâchez un peu trop l'accélérateur dans une courbe, ou pire, si vous freinez, vous allez immédiatement élargir la trajectoire et même en braquant de plus en plus fort, vous finirez tout de même par brosser le mur extèrieur.
Il va donc falloir apprendre à anticiper. Maîtriser l'art du contre-braquage et assimiler la nécessité de freiner tout en accélérant pour maintenir l'auto dans un relatif équilibre. Et moi qui pensais que de rouler sur un anneau me simplifierait l'approche de la simulation et de la course virtuelle. Au final, la seule chose qui est vraiment simple en Nascar, c'est le tracé des circuits.