






Les aventures d'un pilote automobile virtuel
Je suis donc allé visiter plusieurs sites et en même temps, j'ai dépoussiéré mon Nascar 2003 et l'ai de nouveau installé sur mon PC flambant neuf. J'ai pris quelques contacts sur des forums et j'ai expliqué ma crédulité face à tous ces menus en anglais. J'ai rencontré (virtuellement) Xavier Pingenot, l'auteur du "spotter" en français qui a accepté, par l'intermédiaire de courriels de m'aider en commençant par m'envoyer son fameux "french spotter". Le spotter est un homme posté généralement en haut des tribunes.
Il est relié au pilote par radio et lui signale sa position au beau milieu de ce qu'on peut appeler la meute des autos qui l'entourent. Il signale aussi les crashs pouvant survenir au-devant de son pilote et le conseille sur la meilleure trajectoire à prendre pour éviter le pire. Le jeu intègre ce spotter, mais en anglais évidemment. Une fois la version traduite en français de Xavier installée, tout devint plus clair ; les sanctions, drapeaux noirs, les limites de vitesse, etc. J'allais enfin faire la découverte d'une autre course automobile, made in USA.
Plus tard, mon premier salaire me permis de réaliser un fabuleux rêve, voir la plus belle course autos (à mon gout), les 24 Heures du Mans. J'avais 16 ans, et pendant 3 jours, j'ai sillonné de part en part ce circuit de 13 km, les yeux écarquillés. Encore plus tard par le hasard de la vie, j'ai découvert les deux roues et c'est parce qu'il était question d'une course d'endurance que j'ai acheté casque et combinaison et que j'ai enfourché un engin bien étrange, un Solex. Un petit engin que nous avions survitaminé pour atteindre les 90 km/h. Me voilà parti à sillonner les pistes d'Eure et Loir, de l'Orléanais, de Bretagne et de m'aligner aux côtés de petits jeunes de 10 à15 ans mes cadets, qui pour certains, devinrent d'excellents pilotes moto, comme Jean-Pierre Jeandat ou Sébastien Charpentier, sacré deux fois champion du monde Supersport.
Grâce à mes amis pilotes et à mes talents d'illustrateur, j'ai pu les suivre dans le milieu professionnel de la compétition moto. Tandis qu'eux continuaient à aller de plus en plus vite, moi je lâchais le guidon, car toute réflexion faite, j'avais prouvé que le plus bel angle que je pouvais donner à une moto, c'était encore sur une feuille de papier à dessin. Je devins donc illustrateur dans ce milieu de la moto et ainsi j'ai pu côtoyer les plus grands pilotes de l'époque : Kevin Schwantz, Wayne Rainey, Christian Sarron, Randy Mamola, Wayne Gardner, Jean-Philippe Ruggia. J'ai même assisté aux débuts prometteurs d'un petit jeune nommé Valentino Rossi.
Ainsi, je passais mes week-ends et vacances en compagnie de gens comme de Rachel Nicotte, Marc Fontan, Philippe Monneret, Olivier Jacque ou Régis Laconi, sur les circuits de France. Puis ma passion pour l'endurance m'a fait tenir les chronos pour le team Reflex qui gagna les 24h du Mans Moto. Je fus également nommé responsable du chronométrage chez Honda France pour le championnat de Monde d'Endurance.
J'ai fini par devenir journaliste-pigiste et j'ai sillonné toute la France et une bonne partie de l'Europe, de circuit en circuit. J'ai failli partir au Japon pour les 8 Heures de Suzuka, mais un sponsor s'est désisté annulant ainsi mon voyage avec le team. En revanche je suis allé aux États Unis à Daytona, pour les 200 Miles moto. J'ai enfin participé aux 24H du Mans Auto avec l'écurie Bugatti, toujours derrière les chronos. La boucle était bouclée, 20 ans plus tard, je me retrouvais sur ce fameux circuit de la Sarte, mais cette fois, de l'autre côté des barrières, sur la voie des stands, qu'on appelle aujourd'hui la pitlane.